Cons Finés : Jour 0
Le récit d’un confiné, histoire de faire passer le temps, et de vous donner de quoi lire !
Il est 20h lorsque j’apprend que la rumeur du confinement de l’île n’en est pas une.
Era Ora j’ai envie de dire… Depuis le temps qu’on en parlai, et en sachant qu’il s’agit là de la seule solution valable pour empêcher la propagation de ce virus … Bref, ne jugez pas ce récit, ni les suivants, ils seront écrit comme ils me viennent, avec leur lot de faute d’orthographe, et de frappe. ( Oui, il manque un S à fautes, c’est bien : vous suivez ! ) Aussi, je ne vais probablement pas me relire, alors merci de votre compréhension 😉
16 Mars, 14h00 :
Je viens d’emménager dans mon nouvel appartement cours grandval, il est vide, froid … un bureau sans internet pour l’instant et un canapé. Une horloge sans pile, et un vieux chauffage qui sens pas bon. Mateo m’appelle, il a pris sa décision : il monte au village pendant quelques jours, il me parle de pêche, de rando et de ballades au pozzi … La décision fut dure à prendre. » AVA !! Monte oh fou » Oui c’est ce que vous vous dites surement ! Et je vous comprends, mais la décision fut dure a prendre.
D’un coté, laisser ma famille à Ajaccio c’est pas facile, et de l’autre j’espérai pouvoir travailler un peu. Les mesures prises pendant le confinement vont être rudes. Je suis auto entrepreneur, et personne pour me payer un chômage, même partiel… Les prochains jours, ou même mois … ne vont pas être facile… Tout en sachant que je vient de dépenser deux mois le loyer, à 900 Euros, plus tout l’ameublement de l’appartement. Ajoutez à ces les factures d’eau, d’internet, et d’éléc. Bref, mon compte en a prit un coup. Heureusement je suis allé faire les courses ce matin, j’en ai profité pour prendre un peu de nourriture, sentant venir le bordel …
Bref, je monte au village ou je reste ?
La décision.
22h00
La question à résonné longtemps dans ma tête après le discours présidentiel… Je viens de passer la journée dans les cartons à tout défaire, en alternant entre monter les paquets de la voiture à l’appart et faire des tours de quartiers car ma voiture en double file gêne le passage. La rue est en sens unique … Le tout avec Banditu a droite a gauche, et un mal de côte atroce… Vie ma vie de galérien… Alors je monte ? Pu%&@% faut tout que refasse, pour passer 15 jours en haut : Bouffe, appareil photo, ordi, la totale… Une grosse flegme. J’appelle Mateo, ma mère, Thomas, Mateo, Thomas, ma mère …
D’un côté je me dis que rester à Ajaccio c’est rester prêt de mes proches, peut être pouvoir relancer une activité purement numérique, des sites web, des logos, du coaching insta, j’en sais rien, mais un truc pour remplir un peu mon compte… Mais de l’autre, rester seul dans cet appartement, j’ai pas envie… Rentrer à la maison chez papa maman ? Non plus, j’arrive plus à bosser la bas j’ai besoin d’un bureau, c’est pour ça que je suis là.
Et puis je me dis : ça fait longtemps, genre TRES longtemps que j’ai pas pris de vacances. 3, 4, 5 ans ? Un truc comme ça … Je me souviens plus. Des coupure j’en ai eu, des petits weekends, par-ci par là, un ou deux jours de temps en temps. Mais jamais un BREAK. Alors ça fait tilt dans ma tête. Il est 22H30 : » Maman, je peut venir prendre le kangoo ? Vous dormez pas ? Je me casse au village avec Mateo »
Alors je refais des sacs, passe au domicile familiale, refais des sacs, et avec Banditu : ON SE CASSE EN VACANCES.
Bordel, ça fait du bien. Mais à ce moment là, j’arrive pas à être a 200% comme je suis d’habitude. Y’a un truc qui manque… Ah ouais, c’est vrai. C’est le Corona Virus … Oui, le pays est en détresse, les gens souffrent, et tombent malade.. Certains meurent même. Alors j’empathie. J’empathie pour tous ces gens qui souffrent, notamment le personnel médical… Pendant que moi je pars en « vacances » … #Egoisme peut être, mais entre me morfondre à ajaccio, ou en plein air au village, j’ai choisis le village.
Et plutôt que de prendre mon pied tout seul à gambader dans les champs comme un égoiste, j’ai décidé d’écrire ces quelques lignes tous les soirs, pour vous aider un peu à vous évader, vous envoyer un peu d’air frais, et vous faire passer quelques minutes ailleurs, avec un peu de lecture différente.
Le départ.
23H00
C’est avec un gout amer que je quitte mon « bureau/appartement/4murs ». Beaucoup d’émotions contradictoires me submergent… Je retrouve Mateo à Ceccaldi, parce que nous : « On s’arête chez Ceccaldi » (Si t’as pas la référence, c’est pas grave y’a une note pour ça en bas de page*) Bref, on achète les deux trois dernières conneries, et on s’arrache. Mention spéciale au caissier, qui à passé un coup de lingette désinfectante sur le terminal de carte bleue avant que je compose mon code. Ca c’est un beau geste.
On est partit de nuit, plus sympa pour faire l’essence, et aussi pour le trafique, la nuit c’est calme, personne t’appelle, simplement le bruit de la route, une musique qui passe à la radio. J’ai la vitre entre ouverte avec une cigarette dans ma main, l’air frais balaye mon visage, ça me tient éveillé, et à coté de ça j’ai le chauffage au pied. Ca me rappelle les soirée que je passais avec Pascal en voiture à rôder à droite à gauche quand on avait rien à faire l’hiver… A côté de moi Banditu sommeille, de temps en temps il se lève pour regarder la route, il se demande ou on va, et pourquoi on arrête pas de se balader dans tous les sens ces derniers jours. ( Déménagement)
Je jette ma fraise, et met mon mégot dans le vide poche de la voiture ( parce que je suis pas un enc%@& qui le jette par la fenêtre) toujours la vitre entrouverte. Il fait un peu froid. Je passe ma main dans la fourrure de Banditu, chaude, qui dors sagement a côté de moi sur le siège passager.
Au passage du col St Geroges la radio se met à grésiller… La musique coupe, et reprends sur un tout autre registre, un vieil air de rock, qui s’entrecoupe au rythme de la cimes des arbres… Le signal est mauvais. Radio KISS KISS. Une radio Italienne, des génies. Tout le temps de la bonne musique sur ces ondes là. J’ai une pensée pour eux, et espère au plus profond de moi que nous n’aurons pas à connaitre une telle horreur …
Nous filons a travers la nuit en direction de Zevaco.
*référence à une casquette jaune dégueulasse conceptualisée par Alex, notre pote, et qui arbore fièrement la phrase suivante : » MOI, je m’arête chez Ceccaldi ». Une casquette avec un gout aussi infecte que celui de l’essence qu’ils vendent, si il fallait la boire. Alex, je t’adore si tu lis ces lignes.
L’arrivée.
00h30
Arrivée à Zevaco. On décharge les voitures, Banditu se réveille la tête à l’envers, il sors de la voiture, s’étire, il fait froid c’est la nuit, il me regarde d’un air grognon …
Pastis ? Pastis. La première chose qu’on à fait après s’être installée : Boire un pastis. Même à minuit, y’a pas d’heure pour un pastis avec Mateo. Sur la terrasse, on parle de toute cette merde, on refais le monde, Facebook nous apporte des nouvelles. Les gens ont commencés à dévaliser les super marchés dans la journée… Bref, on se dit qu’on est bien quand même loin de toute cette cohue…
01h00 : C’est l’heure du dodo…
A demain.
N’hésitez pas à postez vos réactions en commentaire, ça nous occupera à vous comme à nous, comme à ceux qui les lirons.