Cons Finés : Jour 12

Écrire la récit d’une journée un lendemain ce n’est pas pareil … Nous sommes le 29 Mars ( jour 13 ) au soir lorsque je rédige cet article. Pas évident de se remémorer ce que l’on a fait hier. Dans les grandes lignes oui, heureusement je ne perds pas encore la mémoire, mais dans les détails c’est plus compliqué. Alors pour les prochaines fois, je tâcherai de rédiger ces articles le jour même.

Jour 12,

Réveil.

Réveil à 08H00 ce matin, ça fait un bail qu’on à pas vu le soleil et ce matin ils annoncent une éclaircie. En effet, on se lève, on traine, mais le soleil au rendez-vous. On va enfin pouvoir sortir s’aérer la tête et se dégourdir les jambes. J’ai vraiment l’impression d’être un animal enfermé lorsqu’il pleut au village… Aujourd’hui nous avons prévu de faire un tour du côte de la cascade que l’on voit depuis la terrasse de chez Mateo. Ouais : « On a pas la vue mer, mais on a la vue cascade nous. »
Piscia di l’Onda. 150 Mètres, la plus grande de Corse. Oui Monsieur.

Alors la veille j’ai tout préparé, les deux drones, l’appareil photo, les batteries de rechange, les cartes SD. La totale. C’est le jour tant attendu depuis ce qui me semble être une éternité : Le jour du SOLEIL. Il m’avait tant manqué.

Il est aux alentours de 09h30 quand on quitte le village pour de bon. On a trainé, on a bu le café, je ne sais plus trop mais on a trainé. Je crois même qu’on est partit sans dérogation. De toute façon, on va se « promener »… En réalité, on en a profité pour « bosser » je met des guillemets, comme ça chacun pourra interpréter ces mots à sa façon.

Alors on part, direction la Piscia di l’Onda. On décide de passer par Olivese, le village d’Estelle, pour remonter vers le col de la Vaccia. A mi chemin, on ralentit l’allure, la cascade est proche, on recherche l’endroit idéal pour faire décoller le drone.

La route est vieille, toute cabossée, et on distingue clairement sur les bords la mousse qui commence à l’envahir. C’est très beau.

Au détour d’un virage, j’aperçois un éperon rocheux en contrebas. C’est de là qu’on décollera. En deux temps trois mouvements le drone est déployé, je décolle entre deux arbres, pas évident avec ce modèle qui est très bas du sol et bourré de capteurs, même si tous sont désactivés … Je déteste les capteurs. On est loin de la cascade…

Je pousse les manettes, et petit à petit je m’éloigne. Bientôt le bruit des moteurs devient presque imperceptible, il finit par s’évanouir totalement. Concentré sur mon écran de téléphone qui me sert de retour, je grade un oeil sur mon altitude, et sur la carte. Un coup sur les chiffres, un coup sur l’image. Comme en avion. Un coup d’oeil dehors, un coup d’oeil dedans. J’avais oublié qu’il était bon de voler en drone. Même si j’ai plus l’impression de piloter une caravane volante avec une remorque transportant elle même une autre caravane, c’est quand même bon d’évoluer dans le ciel. Je dis ça car ces drones sont sur équipés. Rien ne peut se passer dans ce genre de milieux. A part une panne batterie. Tout est assisté, a côté call of duty c’est beaucoup plus dur. J’aurais préféré piloter le drone de course, mais là pour le coup c’est tout l’inverse. Zéro assistance, et de grandes chances de le perdre. Du coup, on volera en caravane.

C’est fou la précision de ce truc. La liaison vidéo est excellente malgré la distance, malgré le relief, les arbres. Incroyable. On peut observer la cascade en long en large et en travers avec Mateo. Assis sur notre rocher, on visite. Une première cascade de 30 mètres, puis ça ruisselle sur encore 30 mètres, puis une immense encore de 60 mètres, et ça continue… Le tout avoisinant les 150 mètres de hauteur.

C’est très beau. Malheureusement, ma connexion internet étant très moyenne au moment ou je rédige cet article, je ne pourrai pas charger de photos, mais j’en ai quelques unes que je mettrai en ligne demain, promis.

 

Une fois nos évolutions ( terme aéronautique) terminées, on pause la machine. Tout s’est bien passé, on a pu s’approcher du pied de la cascade, et remonter tout le long de l’eau, sans aucune dégradation de signal … Mieux qu’Arte.

On décide de rentrer en empruntant un itinéraire différent, histoire de voir un peu plus de choses avant de rentrer se confiner. En plus ils annoncent encore une mauvaise météo pour la fin d’aprem.

Nous n’avons même pas le temps de rejoindre le col de la Vaccia que le ciel est déjà sombre…. Encore la pluie, j’en peux plus de la pluie, je ne la supporte plus … Bref, on fait route vers le col, histoire d’avoir un point de vue sympa. On appaerçoit quelques crêtes enneigées ici et là, on croise quelques vaches, puis on fait demi tour.

On passe devant l’embranchement du Cuscionu, on décidé d’aller y faire un saut. Il a neigé ces derniers jours, et on s’aventure un peu sur la piste pour voir à quelle altitude est tombée la neige. Très vite ça commence à puer. On fera demi tour, mais avant, une partie de jeu avec Banditu dans la neige s’impose ! Ce chien adore la neige. A peine sortit de la voiture qu’il se rue dedans : Un petit coup de langue pour être sûr :  » Oui c’est bien de la neige !!! » Il se met à courir dans tous les sens, sans trop savoir ou il va, il fait des crochets, à gauche, à droite, il va et reviens… il adore quand je tape des coups de pieds dans la neige et qu’elle se met à voler. Il saute pour l’attraper, c’est notre jeu favori. Ça marche aussi avec le sable, l’eau, et tout un tas de trucs en général, mais la neige c’est vraiment son truc.

On jouera comme ça pendant quelques temps, le temps que Mateo fasse son créneau, et cherche son paquet de cigarette. Paquet en réalité oublié du côté de la Cascade…

Nous voilà repartit à la recherche du paquet de cigarettes oublié ! C’est fou ce qu’on peut faire pour un paquet de clopes … On l’a trouvé, on rentre à la maison !

La pluie.

Encore, et encore, elle ne va pas nous lâcher ! A peine sommes nous rentrés qu’il se met à pleuvoir. Décidément c’est vraiment la guigne… Heureusement Mateo a prit le DVD  (Oui ça existe encore les DVD ) de « Minority Report ». Au cas ou vous ne l’aviez pas remarqués, nous sommes fans de SF. Sciences Fictions. Et franchement celui là c’est du lourd je le recommande fortement.Il ne m’étais pas inconnu, je l’avais déjà vu à moitié, comme beaucoup de films. Surement dû au fait que mes parents m’envoyaient me coucher au moment de la pub quand j’étais jeune … J’ai vu beaucoup de films de cette façon …
Donc Minority Report. Une équipe de flics qui arrivent à voir les crimes avant qu’ils ne soient commis.

Fin du film, mais toujours pas fin de l’après midi. C’est le temps de fumer une cigarette dehors, et de voir si la pluie s’est arrêtée.
Elle s’est effectivement arrêtée. Mais elle à laissé place à un épais brouillard. On ne voit pas à plus de 10 mètres. Humide et froid, le nuage nous trempe et nous transperce jusqu’aux os. Comme dirait le narateur de « The Big Lebowsky » : On n’y voyait comme dans l’cul d’un taureau un soir sans lune.

Merci la météo de t’acharner sur nous, on t’aime aussi…

On se démonte pas, mon surnom c’est Jean Jaques optimiste ( non je déconne ) alors je persuade Mateo qu’il faut qu’on ailler faire des photos, qu’avec un peu de chance on passera au dessus du nuage, et qu’on pourra se faire un coucher de soleil avec une mer de nuages à nos pieds. J’y crois, j’y crois à fond.

Voilà maintenant 30 minutes que nous patientons sous la pluie au « relais ». Un endroit 200 mètres au dessus du village. Le nuage est toujours partout autour de nous. Il pleut, il fait froid. Je tente de faire décoller le drone pour passer au travers, mais après une centaine de mètres de hauteur je rebrousse chemin. D’une part c’est trop haut pour qu’on puisse espérer voir le nuage descendre, d’autre part ça pue, un drone dans un nuage saturé d’eau ça sent pas bon.

Alors je le pose, j’allume une cigarette, on discute, et je décide de repartir quelques minutes après. Toujours rien. Grrr. On attend encore un peu. Rien.

On rentrera bredouille. Pas de mer de nuage. Dommage… maintenant encore je suis persuadé que si on avait attendu encore un peu … Ok je la ferme …

Mais j’ai de la patience quand ça touche à la photo… De la patience et de la motivation. Rien ne me motiverai plus que ça …

Retour à la maison, fin de la soirée à ronchonner devant une série…

 

 

François Menassé
François Menassé