Cons Finés : Jour 1

Le réveil.

Réveil à Zevaco.

06h00 : Banditu gratte, il veux sortir. J’ai dormis sur le canapé, j’ai froid.
06h15 : Banditu reviens, je peux enfin fermer la porte.
07h00 : ça gratte encore.
08h00 : Encore, je me lève cette fois-ci

A en croire les grincements du vieux plancher en châtaignier vieux de 150 ans : Mateo se réveille aussi. C’est donc l’heure du café. Mais avant, nous avons prévu de faire un petit coup de propre dans cette vieille maison de village … Attends, je te vois venir là. Tu t’imagine une vieille maison sur trois étages, toute en pierre, avec une vieille porte en bois, immense, qui pourrait être la porte d’une ancienne chapelle tellement elle est lourde et belle … Genre tu t’imagines une maison « dans son jus » mais « à ta sauce » plutôt. Oublies.
C’est à peu près ça, sauf qu’elle doit faire 5 mètres de large pour 6 de long !

Au rez de chaussée, c’est cuisine, table à manger, et salle de bains WC. Une cage d’escalier aussi raide qu’un mur d’escalade en 6b+ nous mêne au premier étage : dégagement, chambre et escalier encore, deuxième pareil, troisième pareil.
Je choisis de dormir dans la salle du bas sur le canapé lit improvisé : a côté du frigo.

Mateo descends, et on s’y met : c’est session ménage. On passe le balais, on range, on va chercher les courses dans la voiture pour les stocker à la maison, on s’active pendant une bonne heure. On croise « Mimi » devant la maison, un voisin éleveur avec qui on partage un moment, on refait le monde, on discute du virus, du comportement des gens face au virus… Bref, que tout le monde n’a pas été informé comme il le fallait, le tout à 4/5 mètres de distance
3 clopes plus tard c’est l’heure du repas, alors on lui lance un « Bon appétit ! Passes te boire le café après manger ! » On rigole. C’est chaud, je pensais pas que cette vanne puisse être faite un jour. Tu dis à ton voisin de passer boire le café, et c’est censé être drôle car en fait il viendra pas. Car c’est le confinement. Virus de merde.

L’après midi.

Après une splendide salade concoctée par Mateo ( Franchement, ce mec c’est le Cyril Lignac de Zecavo. Un excellent choix de confinement. Je recommande sur Coron’Advisor 5 étoiles.) on décide de partir à la pêche. sans appâts, rien du tout. On cherche, rien. Pas un Babibel, ou un grain de maïs à filer à ces pauvres poissons. On décide de faire nos sacs, et comme j’ai pas de petit sac, Mateo m’en file un, il le retourne, le renverse, il sort plein de trucs du sac. Et là, le graal … Une boite de TROUT. Alors, tu sais pas ce que c’est la « trout » ? Moi non plus je ne savais pas. C’est comme une boite de confiture, mais dedans c’est orange fluo, avec des paillettes. Non je déconne pas je suis sérieux : En fait c’est un appât pour la pêche à la truite !!! On est sauvé : on va pouvoir manger ! Des truites, pas de la trout…
« Pâte à truite senteur 100% naturelle … à consommer de préférence…

– Basta y’a une date de péremption

-De préférence avant le 1er Juin 2017.

-Et mince … Comment on va faire ?  Ca va marcher tu pense ?

– Ah, parce que toi tu crois que la truite elle va te dire  » Non les gars, vous abusez ça fait trois ans que c’est périmé ! » ???

Deuxième moment de rigolade de la journée. Zevaco ça commence à me plaire, et à me faire oublier tout le bordel qu’il y a en ville.

On part à la pêche, vers Guitera, pas dans le Taravu t’inquiètes, c’est une poubelle et on le sait. Mais un petit ruisseau, un truc apparement fait et refait, mais bon, je peux pas trop marcher, j’ai mal aux cotes, et chaque pas me lance dans la poitrine …

On se gare, et c’est partit, tout de noir vêtu, on part à la chasse à la truite. Oui, parce que c’est plus de chasse que de la pêche. Tu fais pas de bruit, tu fais attention ou tu met les pieds, le moindre craquement de branche et c’est fini, elle rentrent sous leur rocher et se confinent pendant 15 jours… Un peu comme nous quoi.

Alors on avance petit à petit, Mateo avant prudemment, il se colle dos contre un rocher, comme un soldat au front à couvert. Il sort son arme, l’équipe d’une boule orange fluo qui pue à 100 mètres, banditu se lèche les babines, il jette appât de l’autre coté du rocher, dans le ruisseau. Et là … là … RIEN. Rien sur ce trou, l’homme reprends sa traque. L’homme à faim. Il cherche la truite dans le moindre trou d’eau, le moindre remous. Il se faufile dans les branchage en se contorsionnant pour ne pas les toucher. Il ne doit pas faire de bruit ou bien sa proie se volatilisera. Mateo est en chasse. Et banditu à compris, il avance dernière moi, à mes pieds, sans un bruit lui aussi. Pour une fois qu’il ne part pas dans tous les sens…

Quand tout d’un coup, venant rompre ce silence de mort, un « FRATE !! » retentit dans tout le vallon.

 » Heu ?! ( Traduction : Que se passe t il  ? » Une truite ? La première de la journée ? Je me vois dejà en train de les faire griller sur la terrasse ce soir en rentrant avec un bon pastis …

 » J’ai oublié la bouffe pour truite au début de la rivière »

#Dégouté.

J’y retourne avec Banditu.

Nous reviendrons bredouille… C’est à croire que les truites ont eu le temps de se passer le mot :  » Le filles, ne mangez pas c’est périmé depuis 2017 … »

Cap sur Cozzano.

Sur le retour, nous nous arrêtons se balader vers le Taravo, quelques cascades éphémères y sont présentes elles aussi…
L’air y est frais, et le vacarme des eaux tumultueuses en contrebas couvre le son de nos voix, on crie pour s’entendre, comme quand on était gosses à la rivière … J’en profite pour faire quelques photos :

On sait qu’il faut pas se balader, rester chez soi, se confiner … mais au final, qui va t on contaminer dans le maquis ? Personnellement, je prends ce virus très a coeur depuis le début… Je tapais mon code de carte bleue avec ma clef et non pas mes doigts il y a déjà 15 jours. Avec Alain Colina de chez Alda qui devait me prendre pour un fou en ce temps… Rappelez-vous, j’ai mal aux côtes… Fêlées ( Plutôt un grosse contracture selon les radios ) depuis une quinzaine de jours … Hein Thomas… Quelle bonne idée de faire les cons chez Alex … On a voulu faire ce truc qu’on voit sur les vidéos, ou un gars se jette à l’horizontale dans les bras d’un autre gars : Un debout, et un autre à la perpendiculaire… Tu vois le truc ? Bon, bah on a fait pareil, sauf que j’ai sauté comme un débile, et Thomas, même si c’est un « toc de type » il a supporté mes 85 Kilos … Alors on a fini par terre, alors j’ai mal aux côtes et lui au pied… Je sais pas si le « crack » qu’on a entendu venait de son corps ou du mien. En revanche, le lendemain matin j’ai eu le malheur d’éternuer. Alors là mon pote, l’épilation des narines à coté c’est du gâteau : je suis monté au plafond. Je crois que je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie … Pourtant j’ai escaladé le portail de Pierre Torre moi, en 2018 … ( Si t’as pas la ref, c’est normal) Mais là j’en ai chié …. Alors le virus, tu tousses non stop. Je serai mort de douleur avant de mourrir de BPCO… D’ou ma méfiance et ma parano précoce envers cette pandémie … Bref, fin de la parenthèse. Désolé c’était un peu long.

 

On en reviens là :
Mais qui peut on contaminer lorsqu’on est dans le maquis ?

Direction le SPAR.

 

Nous comptions sur notre chasse/pêche pour le repas du soir, mais l’homme est intelligent. L’homme à inventé le SPAR. Alors l’homme pourra manger ce soir. Et ce, sans dévaliser le magasin dé préférence, parce que l’homme… l’homme intelligent, il sait qu’il ne va pas mourrir de faim… Sois un homme intelligent, et ne braques pas les superettes…

Bon, on fait les courses, rien a dire là dessus, c’est chiant de faire les courses, alors je vous zappe ce qu’on achète… On a déjà du pastis à la maison, donc on en prends pas.

Cap sur Zevaco.

Avec un arrêt à Guitera pour y espérer prendre un bain, mais en vain, d’autres bipèdes y sont déjà présents. Possiblement infectés. On s’en va.
16h00 : On est à la maison. C’est l’heure de passer un coup de fil à nos proches, prendre des nouvelles, et puis leur montrer que tout va bien, au village il fait bon, et personne à la ronde… On pense être safe…

17h00 : On crève de faim. La salade verte de midi n’a pas tenu longtemps dans nos estomacs. Alors c’est le moment de se faire le fameux plat de pâtes. Celui où tu met la boite entière de 500 grammes sans qu’il en reste à la fin du repas dans la casserole. On a bien mangé. Une sauce improvisée aux champignons, mélangée avec une crème et du fromage a filetta . Une tuerie. Avec un peu de rapé, c’était fromage land.

18h00 : Fin du repas. Direction la terrasse pour un rami. C’est pas vraiment une terrasse en fait, je viens de me rendre compte que ce n’est pas du tout le mot adapté. C’est une plutôt une Piazzetta. ( Petite place ) devant la maison, avec un petit bout d’herbe grasse, un muret de pierre sèche, et une table en bois. Le tout offrant une splendide vue sur la vallée du Taravo. On se la campe. On sort les cartes, le pastis bien sûr. Banditu fait des tours de quartiers, et il passe en courant comme une fusée de temps à autre. Il s’est trouvé un copain avec qui jouer. Et ils ont joués comme nous, jusqu’à la tombée de la nuit.

Le froid s’installe, nous rentrons à la maison… Il est 19h00 et des poussières, et on a l’impression qu’il est déjà 23h00 …
« On se regarde un film ?  »

Grégoire Moulin contre l’humanité.

Je recommande pendant le confinement. Une belle comédie française, en plus une des actrices est Corse, et joue super bien. Comme tous les acteurs.
On sent bien le réal qui à voulu se faire un gros délire et nous embarquer avec. C’est réussi. On s’attends pas à ça jusqu’à ce qu’on comprenne comment le film est fait. Une fois capté, on s’amusera à anticiper, en se trompant à chaque fois, jusqu’aux dénouements finaux, car il y en a plusieurs, qui nous ont écroulés de rire tous à chaque fois. Tu crois que c’est finis ? Y’en a encore … On a même attendu que le générique de fin passe un peu au cas ou il y aurait encore une ou deux cacciate mais non.

Bref, regardez le, si vous aimez l’humour à la OSS 117, le bon humour Français, c’est pour vous.

21h00 fin du film. On se regarde avec Mateo et on regarde l’heure en même temps… Oui, on a tous les deux l’impression qu’il est 02h00 du matin. On est fatigué, mais on décidé de ne pas se coucher tout de suite… ça craint.

C’est là que je me décide enfin à écrire ces deux articles que vous venez de lire…

Mateo est sur le canapé, il se ballade sur internet avec son téléphone, à ses côtés, banditu dors aussi, KO de sa journée …

Au bout d’une demie heure, je lance une question à Mateo, mais sans réponse, je lève la tête. Les deux sont en train de dormir …

Alors je finis de taper ces lignes plus silencieusement, et vais me coucher à mon tour.

Demain Cuscionu ?

Bonne nuit !

 

 

N’hésitez pas à postez vos réactions en commentaire, ça nous occupera à vous comme à nous, comme à ceux qui les lirons.

François Menassé
François Menassé
2 comments
  1. François Menassé

    Combien de kilos de yaourt matteu à réussi à emporter avant le confinement?
    Je n aimerais pas partager une maison avec lui au moment où il sera en manque. Au fait au premier étage tu trouvera un vieux numéro de l auto journal qui essaie une Renault 21. Pas mal pour passer le temps.

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    1. François Menassé

      Merci du conseil, je regarde cette aprem pour le mag !

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