Cons Finés : Jour 2

Le réveil.

Comme d’habitude, Banditu me réveille aux aurores… Il fait bon dans la pièce, le chauffage marche enfin comme il faut…
A peine la porte ouverte que Banditu se rue dehors à toute vitesse : un chat. Je l’engueule, et je m’aperçois alors que la terrasse devant la maison est baignée de soleil … ça sent bon, ça sent le soleil, le printemps … Je m’empresse donc de rentrer faire le café : il faut qu’on profite de ça. Mateo est lui aussi en train de se lever.

Début de journée au soleil :

On discute quelques instants, on parle de ce qu’on va manger, et pourquoi pas aller faire un tour au Cuscionu …
La matinée passe, je bricole mon drone : la carte vidéo avait lâché, mais en quelques minutes c’est remplacé. ( Merci DOM si tu lis ce post, t’as sauvé mon confinement. ) Arrive 11h30, Mateo lance à la rigolade “Ho, c’est l’heure de l’apéro là !” Je l’ai pris au sérieux. On a sortit le pastis.

11h45 Une tomate , puis deux, puis trois. On se dit qu’on a de la chance quand même, d’être loin de tout se merdier qu’il y a en ville … On décide de faire un live sur Instagram pour partager ça avec ceux qui en auront envie. Les gens se sont prit au jeu, beaucoup de macagna dans les commentaires, pas mal d’interactions, des bons moments de rigolade !

Arrive l’heure du repas, Mateo à son habitude à encore préparé quelque chose de succulent… Des fajitas maison, une tuerie. Accompagné d’une patate douce à tomber. On se rempli bien la panse, on boit un dernier pastis, et arrive l’heure de l’après repas. Ce moment ou l’envie de t’allonger au soleil est bien plus forte que celle de débarrasser… Je pivote, je tends les jambes, je contracte le peu d’abdos qu’il me reste, et commence à m’affaler sur le banc : Aie. Mes côtes … Je continue à descendre en m’aidant de la table… Rien n’y fait, j’ai mal. Pas de sieste au soleil pour moi. Mateo lui avait déja prit un coup de soleil. Je débarrasse.

C’est devenu un espèce de rituel. Lui il fait à manger, moi je nettoie. Pratique. Chacun fait un tâche qui lui plait et dans laquelle il excelle. C’est top, on a trouvé l’équilibre.

Mateo rentre, il se s’affale sur le canapé : round 2. C’est repartit pour une sieste…
Sauf que là j’ai plus rien a faire, et que j’ai envie de bouger … Alors comme je suis pas un salaud, j’attends.
Mais comme j’ai pas de patience, une imagination débordante, et l’âge mental d’un gamin de 12 ans, j’attrape un bout de papier, et le classique … Chatouilles sur le nez : ça réagi. On passe au niveau supérieur, je sort le téléphone pour immortaliser ça. Dentifrice sur le nez, un coup de serviette en papier, et hop : ça n’a pas raté. Crise de fou rire, j’ai mal aux côtes.

Il se réveille enfin, on se prépare, et il est 15h00 quand on part en direction du plateau.

Cuscionu.

Plateau du Cuscionu, pour ceux qui connaissent pas, tant pis. Il faut y aller. Une heure de route depuis Zevaco, mais ça en vaut la peine.  Bon je suis sympa j’ai pris quelques photos, après tout c’est le but de ce petit blog : Vous emmener en ballade avec nous mais de façon virtuelle cette fois-ci !

Le plateau du Cuscionu c’est grand. C’est beau. D’immenses vallons d’herbe rase, des ruisseaux qui coulent au beau milieu des pozzines, des eaux limpides, le tout parsemé de vastes amas de roches rondes, des fois petites, des fois énormes… C’est presque lunaire…

On arrive sur une petite colline, avec en contrebas ce ruisseau. C’est là que nos chemins se séparent, Mateo part pêcher de son côté, et moi je reste là et déballe mon drone. La vue panoramique que j’ai depuis cet endroit et ce superbe ruisseau qui coule en contrebas m’appellent. J’ai hâte de décoller. Batterie en place, décollage face au vent, j’enfile mon masque pour avoir mon retour vidéo, je prends un peu d’altitude, et c’est partit !

Descente en piquée sur le ruisseau, je le remonte en raz motte à tout vitesse, ça slalome légèrement, le bonheur … La liaison vidéo est stable, le drone répond bien. Je prends mon pied… Je file à toute vitesse au dessus de l’eau…
Pour ceux qui ne connaissent pas ce type de drone, ils sont différents des drones que vous trouverez en grande surface … Pour la majeure partie, ils sont à construire soi même, ce n’est pas bien compliqué, il faut juste être patient … ça ne marchera pas du premier coup. Mais quel bonheur ! Les drones lambdas sont justes chiant… Ils nous servent pour le boulot, pour filmer des maisons, des mariages, des chantiers, pour faire des images quoi. Mais niveau plaisir, on y est pas du tout… On doit voler avec des règles strictes, dans des périmètres sécurisés, tout est très cloisonné … Alors que là, je suis au beau milieu du plateau du Cuscionu, personne à 10 kilomètres à la ronde, et mon drone qui file à plus de 100 à l’heure à 10cm de l’eau. J’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo sauf que la peur du crash elle, est bien réelle. Certes ma vie n’en dépend pas, mais c’est toujours frustrant de casser son matériel.

( La vidéo sera dispo sur insta, la connexion n’étant pas franchement bonne ici )

Première batterie vide, je me pose, et là j’aperçois Mateo en contrebas, canne à la main. ” Heuuuuu !!! Tu as chopé un truc ou quoi ?” Rien. “Aucune touche, rien ne mord, ça me gave je vais me baigner.” En même temps, ça fait 15 minutes que survole le ruisseau à fond la caisse… Rien d’étonnant, mais heureusement il n’a pas capté… Sinon il m’aurait crevé !

Bon, du coup je rêve pas, il a bien dit ” Je vais me baigner” … Alors oui, j’ai les images, en drone aussi, mais sauf qu’il est à poil dessus. Alors je sais pas si je les posterai… Peut être une avec un juste un bout de fesse qui dépasse, mais pas l’intégrale promis.

Le temps que je le rejoigne il était sortit de l’eau et s’était habillé. Banditu était avec lui, on se pose, je lui montre les images, et m’aperçoit que la moitié n’est pas exploitable à cause de l’inclinaison de la GoPro fixée sur le drone. J’ai la haine. Mais bon, pas grave y’a pire.

Petite séance photo, le chien est heureux comme tout, il court de partout, on lui lance des bâtons, il saute de berge en berge, se casse la gueule une fois ou deux dans la rivière, on rigole, un super moment…

 

 


La nuit commence à tomber peu à peu, l’air devient frais, et humide. Il est temps de rentrer.
Une fois arrivé à la voiture, on décide de ramasser quelques morceaux de bois mort pour les grillades qu’on à décidé de se faire ce soir. Je décide donc de faire un dernier tour pour prendre Forca d’Olmu en photo. Un massif splendide au sommet duquel nous avons déjà dormis avec Mateo il y quelques années. C’était un 3 Décembre, on s’est pelé. Cette montagne veut dire beaucoup de choses pour moi, et là, elle se dressait massivement en face de nous, baignée par la lueur du soleil couchant… Mais les arbres devant me gênaient pour prendre ma photo. Je m’enfonce donc hors du sentier, un pas, deux pas, 10 pas. Et là, je manque de mettre les pieds en plein milieu d’un ruisseau bien caché sous un genêt… Heureusement, l’appareil à la main, et les côtes en vrac ça aurait pu mal finir. Tout content de pas m’être fait piégé, je continue ma route en direction d’un amas rocheux d’où la vue semblait plus dégagée…

Bah ça n’a pas raté. Karma : Mon pied se prend dans une racine, c’est vol plané. Mais pas en drone cette fois-ci. Il faut que je choisisse : L’appareil photo, mes dents, ou les côtes. Je balance le bras pour me rattraper, la douleur s’est faite sentir instantanément. Affreux. J’ai poussé un espèce de cri, plutôt un râle, car crier ça fait mal aussi quand on a les côtes fêlées. La douleur était si intense que j’ai faillit m’évanouir. Non je déconne pas, ça fait vraiment mal. Je vais pas mourrir certes, mais c’est putain ça fait mal.
Banditu arrive en une fraction de seconde, je me relève, Mateo était déjà en train de courir vers moi, je lui fais signe qua ça va.
Je reprends mes esprits, et finalement je rejoins en boitillant, haletant cet amas rocheux…
Le spectacle est splendide, franchement ça valait bien quelques côtes…

La soirée.

La nuit est tombée lorsque nous nous mettons en route vers Zevaco. C’est Mateo qui conduit, je suis dans les vapes a côté. Chaque trou réveille la douleur, et franchement la route du Cuscionu, c’est pas la plus plate que la DDE aie faite chez nous …
Le poste radio est allumé, et on entend un animateur parler du virus… Ca nous ramène à la réalité. Perso, je suis dans mon coin, entre deux eaux, et je pense à ça. Ici, au village, on perd un peu de vue cette tragédie. C’est aussi un peu ça qu’on est venu chercher ici. A milles lieux de s’imaginer le calvaire que les gens vivent. Je sais pas si c’est égoïste de profiter, surement un peu. Mais bon, on peut y changer quoi ? La situation à l’air vraiment pas marrante en ville. Entre ceux qui sortent en bande se balader dehors, et ceux qui les prennent en photo depuis leur balcon, indignés, pour les poster sur Facebook… Au final on est bien loin de ce chaos.

Bien sûr qu’on y pense. J’ai toujours eu beaucoup d’empathie pour les gens, et ce qu’on vit, vous plus que nous certes, m’atteint profondément. Je n’arrive même pas à imaginer comment le personnel de santé fait pour gérer ça. J’espère que les choses vont se tasser vite fait, et qu’on ouvrira une cagnotte pour leur payer à tous des vacances d’un mois aux caraïbes…

On arrive à Zevaco,

On décharge la voiture, on fait le feu, et on croise les voisins… Deux jeunes, des amis de Mateo qui sont montés eux aussi se retirer au village. On échange quelques mots, et puis on décide de manger ensemble. Je suis partagé à ce moment là, d’un côté j’ai très envie de passer un moment convivial sur la terrasse à boire des coups et à rigoler. Mais de l’autre je me dis que pour l’instant, vu les délais de contraction de la maladie, eux, comme nous, sommes possiblement porteur de cette saleté de virus … Alors ouais, on est jeune, mais il ont des parents, et nous aussi… On en discute, tout le monde en est conscient… Je ne sais pas si c’est une décision très sage… On fait gaffe… On verra bien… Faut pas tomber dans la paranoïa non plus, mais bon, avec toute ces informations contradictoires qu’on nous envoie dans la gueule à longueur de journée, on sait plus trop quoi penser…

On verra bien.

 

 

N’hésitez pas à postez vos réactions en commentaire, ça nous occupera à vous comme à nous, comme à ceux qui les lirons.

François Menassé
François Menassé
4 comments
  1. François Menassé

    Merci pour ce partage de bout de vie toute simple, j’ai pris un bol d’air frais dans une nature sublime grace à vous (et je me suis un peu marrée avec la video du dentifrice^^)

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    1. François Menassé

      Merci pour votre commentaire 😀 C’est notre but, et content de vous avoir fait rire sur Instagram !! 🙂 A très vite !!!

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  2. François Menassé

    Superbes photos.
    En plus tu as réussi à immortaliser matteu en train de se laver et ça c’est vraiment un instant rare. National Geographic sera sûrement intéressé. Chi tanti yéti.

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    1. François Menassé

      Ils nous ont déjà contacté pour les images, mais j’attends que la côte monte un peu 😉

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