Cons Finés : Jour 4

Réveil 08h00, comme d’habitude.
D’habitude le matin on fait toujours quelque chose, mais comme hier on s’est couché tard et que je n’ai pas eu le temps de rédiger l’article du jour 3, c’est ce que j’ai fait ce matin. Rien de fou à raconter jusque là… Sauf que ça m’a pris pas mal de temps, environ 4heures puisque quand j’ai finis, nous sommes passé tout de suite à table…

D’ailleurs j’en ai profité pour faire quelques photos de l’intérieur de la maison, histoire que vous connaissiez un peu mieux les lieux.

C’est un peu le même principe qu’un open space. Les choses sont multifonctions. De la gauche vers la droite. La table. Elle fait office de table à manger, plan de travail pour cuisiner, bureau pour ma part, atelier de réparation de drone. C’est là ou je suis assis en ce moment même en train de rédiger ces lignes. C’est fou ce qu’on peut faire avec juste une table. Au milieu, la coin cuisine / Vaisselle / Poste radio. A droite le four, le frigo, le four à micro onde qui n’est autre qu’un rangement à café. Et enfin, un bout du canapé lit sur lequel je dors le soir, et qui nous sert à se poser la journée.

 

 

C’est rustique et petit, mais c’est bien.

La fameuse porte d’entrée que je trouve si belle. Et je garde le reste pour une prochaine fois.

 

Le temps est maussade aujourd’hui, même si il fait plutôt bon dehors, il est midi quand je termine de rédiger mon article de la veille. Mateo à déjà tout préparé pour cuisiner des Burgers. Je range le bordel que j’ai mis sur le bureau, qui se transforme en un rien de temps en plan de travail.

Quelques minutes plus tard, le plan de travail se transforme en table a manger :

On finit de manger assez tôt et comme il nous manque deux trois trucs à la maison, une pelle, et des chiffons, on décide de se mettre en route pour Cozzano sans oublier de remplir nos attestations.

Cozzano

Le trajet se passe, on a choisi le proxy cette fois-ci. La dernière fois c’était le Spar. Oui, il y a deux supermarchés à Cozzano … Alors pour pas faire de jaloux on alterne, un coup l’un un coup l’autre.

On passe 15 minutes dedans, a chercher des « trucs » dont on aurait potentiellement besoin. En fait, je crois qu’on est juste en train de prendre l’air … Faut pas croire, on se fait vite chier au village sans internet et sans télé, et sans avoir le droit de sortir …

Arrive le moment de payer : le moment ou Mateo réalise en même temps que moi que ni l’un ni l’autre n’avons de quoi payer : tout est resté à la maison. On se sent con, l’épicier nous propose gentiment de partir avec les articles et de repasser demain. On refuse poliment, mais on repassera demain quand même. D’une part car on a besoin de tout ça, et puis aussi parce que ça nous fait bouger, ça tombe bien.

Guitera

Et ses bains.
Je ne sais pas si il est autorisé de faire une « halte » sur le trajet entre domicile et supermarché. Et pour tout vous avouer, on s’en fiche un peu en fait à ce moment là. L’eau sulfureuse fumante nous appelle. En contrebas on peut entendre le fracas de la rivière. Il fait encore gris, et froid pour le coup quand on se retrouve en caleçon avant de rentrer dans ce bain à plus de 45° C. j’ai hâte. L’odeur de souffre est forte, mais pas désagréable, l’eau est chaude, et au fur et à mesure que je m’enfonce dedans, mon souffle se coupe. Le fond et les cotés du bassin en béton sont tapissés de vase, d’algues grasses, à la fois douces et répugnantes au touché. Puis après s’être habitué, tout simplement douces.

Le bassin lui est bien fait, lorsqu’on s’assoit entièrement dedans, le niveau de l’eau m’arrive juste sous le menton. Complètement immergé, l’eau chaude qui m’entoure est aussi un peu grasse. Je peux même apercevoir la vapeur s’élever dans les airs au dessus de nous. Je plonge ma tête sous l’eau, et j’y reste une dizaine de secondes.  Je ferme les yeux, tout ce qui m’entoure n’est que chaleur. C’est agréable, je n’entends plus que le bruit sourd de l’eau qui se jette dans le bassin … Je refais surface.

Surprise, je sens quelque chose dans mon coup : Banditu m’a apporté un bâton. Début d’une partie de jeu !

 

 

 

 

On se sèche, c’est agréable de sortir de ce bain chaud, et sentir l’air frais qui sèche ma peau. On remet nos vêtements ( on s’est baigné en caleçon, hein, pas tout nu faut pas déconner quand même). Et comme j’ai pris le drone on décidé d’aller faire un détour du côté du Tavignanu.

Tavignanu

Rien d’hyper intéressant la dessus, si ce n’est que j’ai eu l’occasion de voler en compagnie d’un milan, pendant quelques secondes.

Retour à la maison.

Nous sommes de retour à la maison en fin d’après-midi. Et nous retrouvons nos deux voisins, les choses se font « naturellement » sans que je puisse m’en mêler, mais au final, c’est repartit pour un apéro en leur compagnie. Ils sont plus jeunes que nous.

Je ne suis pas fan. Pour plusieurs raisons, je ne vais pas toutes les énumérer ici, mais synthétiser et vous exposer juste les plus importantes selon moi.

La première des raisons, c’est qu’on est pas en vacances. Un virus se ballade, et on ne peut pas savoir réellement qui est infecté ou pas. Moi même je le suis peut être.

La période d’incubation étant en moyenne de 4/5 jours, pouvant aller jusqu’à 15.

  • C’est égoïste de ne pas respecter les consignes sanitaires. I
    • Il ne faut pas fréquenter de gens externe à cercle de vie. C’est ce que toute la population fait. Pourquoi serions nous épargnés par cette loi ?
  • L’anniversaire de ma maman c’est le 27 Mars, soit dans 7 jours. Je comptais bien redescendre pour la voir à Ajaccio. Mais maintenant que j’ai fréquenté, même en faisant attention, d’autres gens, je suis possiblement infecté. Certes, ça fait beaucoup de « si » mais depuis le début, tous les « si » qu’on nous à annoncé se sont avérés.
  • J’ai toujours mal aux côtes, tousser n’est pas une option pour moi.
  • Je veux que ce virus se termine le plus rapidement possible et que tout rentre dans l’ordre…
  • Au final, je ne profite même pas de « l’apéro » avec eux, car j’ai toutes ces choses en tête constamment …

J’avais dit à Mateo « Je ne veux pas voir de gens » en partant. Mais pour lui comme pour moi, comme pour nos voisins d’ailleurs, ça à l’air d’être un sujet tabou.

Alors ce soir, alors que nous dégustions notre pastis au coin du feu sur la terrasse, j’ai décidé de briser la glace.

Il fallait qu’on en parle, et que chacun exprime ses opinions là dessus… Bon, je ne vous cache pas que j’étais en tous points le plus paranoïaque de la bande. Le plus alarmiste et pessimiste quant à l’évolution de la situation dans les prochains jours.

Chacun à pu avancer ces arguments et hypothèses. En effet certains font souvent l’aller retour en la ville et le village, et ne sont pas dans la même paranoïa que moi, ou pas encore. En tout cas, tous on respecté mon choix, et ma vision des choses. Et après quelques minutes de discussion nous sommes tombés d’accord pour que nous fassions plus attention dans les jours à venir en limitant les risques par l’application de gestes simples :

Donc en plus des gestes barrières « mondiaux » nous avons créés nos gestes barrières à la mode « nustrale ».

  • Les membres d’une même maisonnée sont considérés comme un groupe unique.
  • Chaque groupe apportera pour l’apéro sa propre bouteille de pastis, sa propre eau, ses propres glaçons et ses propres verres.
  • Idem pour le café
  • Interdiction de pénétrer dans la maison d’un groupe différent du sien.
  • Nous ne partagerons plus de repas du soir comme celui d’avant hier.
  • Se tenir à distance respectable d’un autre groupe.

 

Nous redémarrons donc notre confinement à zéro. Ce qui veut dire que nous ne serons réellement certains d’être sains que si nous respectons ces gestes à la lettre pendant à minima 15 jours.

En espérant que le mal ne soit pas déjà fait.

 

Bonne nuit !

François Menassé
François Menassé